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la diff'errance : carnet de bord

"Vivre, ce n'est pas attendre que l'orage passe. Vivre, c'est apprendre à danser sous la pluie"

Chapitre 3 : Une hospitalisation nécessaire

Que faire quand on apprend que son fils de 6 ans et demi vient de tenter de se suicider ?

Difficile de dire ce mot mais "essayer de se faire du mal avec l'envie manifeste de mourir", ça s'appelle bien tentative de suicide... Nous avons été trop longtemps sourds à ces appels à l'aide, que nous n'avons pas su décrypter, alors ce passage à l'acte aura au moins eu le mérite de nous mettre face à sa détresse.

 

Alors, après un week-end entier de sidération, demander de l'aide est apparu comme une évidence : direction les urgences pédiatriques.

"- Bonjour ! Pourquoi amenez-vous votre enfant ?

- Jeudi, Arthur a tenté de s'étrangler avec son écharpe à l'école avec des idées de mort d'après ce que l'instituteur nous a dit"

Silence.

L'infirmière doit se demander comment un enfant si jeune peut avoir ce genre de pensées, comment les parents ont pu passer à côté, est-ce qu'il y a maltraitance envers cet enfant...

Je suis infirmière moi aussi et je sais ce qui lui traverse l'esprit et qu'elle se pose les questions nécessaires à la sécurité de mon fils. Mais mon rôle de mère est d'assumer aussi nos actes manqués. Je me dis qu'aujourd'hui, notre fils nous a ouvert les yeux et qu'on a eu la bonne réaction : c'est ce qui compte avant tout.

Après une longue attente de près de 5 heures (eh oui, notre fils n'est plus en urgence car il ne risque pas de se remettre en danger aussi bien entouré, alors il faut attendre...et je le comprends mieux que quiconque), Arthur est enfin examiné par une interne de médecine et 4 heures plus tard, nous voilà dans le service de pédiatrie de l'hôpital.

Il est presque 20h quand un aide-soignant nous accueille et nous accompagne jusqu'à la chambre. Arthur lui demande immédiatement s'il peut avoir à manger car il a très faim et qu'il a attendu très longtemps en bas. Un sourire après, celui-ci lui apporte un plateau avec des pâtes et notre fils est ravi !

C'est étonnant, il n'a pas l'air effrayé par les couloirs de l'hôpital, le personnel en blouse et les enfants qui portent des perfusions, des pansements ou des tubes dans le nez. Cet endroit le rassure même... Je crois qu'il est content d'avoir été compris.

 

Notre séjour a duré 10 jours pendant lesquels le personnel soignant a été très agréable.

Mais il a tout de même fallu attendre 3 jours avant qu'une interne en pédopsychiatre vienne nous voir pour faire l'anamnèse (recueil de données sur l'histoire de vie).

Puis encore 2 jours pour qu'elle voit Arthur en entretien seule.

Puis encore 2 jours pour rencontrer la pédopsychiatre et l'interne pour nous annoncer que notre fils avait probablement un trouble du développement psychologique appelé "dysharmonie". Qu'elle allait faire une demande d'ALD pour qu'un taxi emmène notre fils à ses RDV, qu'elle va demander une réévaluation des moyens à la MDPH et qu'elle allait demander au CMP le plus proche de prendre le relai.

Ouff... nous allons enfin avoir de l'aide ! Ca va prendre du temps que tout cela se mette en place mais je suis soulagée, nous sommes soulagés...

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